mardi 12 août 2014

Summer



Ce qui lui plaisait le plus, c'était cette énorme mousse bleue avide dévorant l'ocre du ciel crépusculaire. Et la mer, tendre et belle, dont les vagues allaient et venaient, pareilles à des hanches, sur ses genoux baveux d'écume. Il s'amusait (et s'irritait sans doute aussi) de ce que la mélancolie qui le prenait auparavant sur cette même plage avait perdu de sa force, de ce que les violents émois panthéistes de son adolescence avaient laissé place à un bavardage mental incessant, qui toujours le ramenait à la fille.

Le mois d'aout dans le jardin de ses grands-parents avait la saveur du séjour céleste. Ses après-midi, il les passait dans une chaise longue et son plus cher désir n'était jamais que de crever là, bien tranquille, qu'on ne le dérange plus avec la baise, le travail, le futur et tout le cortège des obligations. Ici, il n'y avait que les vieux à contenter, et il se sentait à leur égard d'une générosité inépuisable. Il rayonnait. Il regardait ses soucis folâtrer dans l'air chaud, s'esbaudir avant de venir doucement s'éteindre à ses pieds, petits tas par petits tas.

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